LN
Je suis fainéante
Dernière mise à jour : 22 févr. 2021
Définition fainéant(e) :
« Qui manque d’ardeur, paresseux. Personne qui ne veut rien faire ».
Larousse en ligne.
Perso, je préfère celle-ci :
« Personne qui se préserve pour un avenir incertain ! ».
Moi.
A l’heure où les articles nous assomment d’idées d’occupation pour survivre à ce confinement, où en est l’éloge de la paresse ? Avons-nous encore le droit de ne vouloir rien faire pendant ce confinement ? Doit-on culpabiliser ?
1. Je procrastine
Les faits :
Séance quotidienne de fitness pour garder la forme, pas envie. Lire, trop crevée. Méditer, trop de pensées parasites, effet stressant garanti. Faire son propre pain, faut pas pousser mémé dans les orties là quand même ! Rien, je n’ai strictement rien envie de faire, à part… Non rien en fait, juste me laisser crever.
Est-ce grave docteur ?
En tant que psychopathe avérée non seulement des To Do lists, mais aussi de l’agenda planning avec report de tâches automatique intégré, le confinement amène à sortir de cette hystérie de l’organisation. Mes To-Do lists thématiques : « courses », « à faire », « à acheter », « à ne pas oublier », n’ont plus la même valeur et deviennent moins anxiogènes. Je suis plus calme, plus à l’écoute de mes sensations et plus créative. C’est là que les meilleures idées émergent !

2. J’oublie
Les faits :
Mon stock de papier toilette arrive dangereusement à sa fin de vie. Intolérable en cette période où les gens seraient prêts à se tuer pour obtenir le dernier paquet de PQ. J’ai plus de tomates. Je le sais, je dois faire les courses, mais j’oublie.
Est-ce grave docteur ?
Cette tâche automatiquement programmée dans mon cerveau une fois par semaine, tous les vendredi soir, s’est déprogrammée comme par magie. J’apprends à relativiser. Si plus de papier toilette, je contacte Mike Horn par Skype pour lui demander ses tips en matière de survie. Quoi ? Des feuilles d’arbre pour s’essuyer les fesses ? Ouais, bon ok, je vais peut-être bouger mes fesses pour aller au Géant Casino moi !
3. Je ralentis
Les faits :
Je m’étale de tout mon long sur mon canapé tel un cachalot échoué ou une sirène perdue à la recherche de son prince charmant, le logo Netflix tatoué de manière permanente dans la pupille de mes yeux asséchés, à force d’enchaîner les épisodes de The Walking Dead. Oui, pas idéal en cette période de fin du monde. Inactivité : totale. Compteur de calories brûlées affichant : 0. Synthèse de vitamine D : 0. Le teint blafard, je consens tout de même à me déplacer jusqu’à la cuisine pour boire et m’alimenter. Ultime instinct de survie animal je dirais.
Est-ce grave docteur ?
Il paraît que le concept de slow life est hyper tendance dans les pays nordiques. Vivre en effectuant des gestes lents, à son rythme. Est-ce qu’en optimisant au maximum mes déplacements : cuisine, toilettes, lit, je ne m’y approcherais pas un peu quand même ? Après tout, métro, boulot, dodo rythment d’habitude nos quotidiens saturés. Vive la slow life !
Mais finalement, ça ne ressemblerait pas à un autre concept hyper tendance : le lâcher prise ?